L’éruption du Nyiragongo fragilise la situation socio-économique à Goma© FEDERICO SCOPPA / AFP
Une vendeuse ambulante au marché Birere à Goma

L’éruption du Nyiragongo fragilise la situation socio-économique à Goma

Les petites et moyennes entreprises (PME) et des ménages de la ville de Goma et du territoire du Nyiragongo peinent à se relever plus d’un mois après l’éruption du volcan Nyiragongo. Une crise socio-économique qui s’ajoute à celle provoquée par la pandémie de la Covid-19.

 

Deux semaines après l’éruption du volcan Nyiragongo, plusieurs activités économiques étaient à l’arrêt dans la ville de Goma et dans le territoire de Nyiragongo. Cette situation a causé un manque à gagner pour les entreprises et des difficultés de survie pour certains ménages. Les entreprises publiques (DGDA, RVA, DGRNK) ont refusé de se prononcer sur les pertes qu’elles auraient enregistrées. Cependant, les entreprises privées affirment que leurs revenus ont sensiblement baissé.

Le tourisme constitue une manne financière

Les pétroliers et les entreprises de transport n’ont pas travaillé comme d’habitude suite à l’évacuation de la ville. De leur côté, les hôteliers n’ont pas reçu des clients car le secteur du tourisme était aussi à l’arrêt. Ils affirment que le tourisme constitue une manne financière de la ville. Une manne qui se fait rare, avec des effets sur le pouvoir d’achat de la population. Avis soutenu par Joseph Yenga-Yenga, président provincial de l’Association des Hôteliers du Congo au Nord Kivu. ‘’Cela a beaucoup joué sur l’économie locale parce que les touristes vont entrer beaucoup d’argent dans le secteur hôtelier. Et cet argent circule. On utilise pour l’achat des vivres aux marchés ou pour les matériaux dont les hôtels ont besoin pour fonctionner. Quand cet argent tourne, cela permet la stabilisation de l’économie.’’, souligne-t-il.

Le territoire de Nyiragongo qui était jusqu’au jour de l’éruption le grenier agricole le plus proche de la ville de Goma a perdu presque tous ses champs maraichers et vivriers. Mais aussi des bétails. Ses habitants n’ont plus de pouvoir d’achat parce qu’ils ont perdu leurs produits de champ, leurs produits d’élevage et leurs commerces. C’est le cas d’Emmanuel Bazirake, cultivateur qui habite le village Mujoga. ‘’Nous pratiquions l’agriculture et l’élevage. Nous  vendions nos produits à Goma et même ici chez nous. Avant l’éruption, tout se passait bien. Après cette catastrophe, plus rien ne marche. Nos champs sont partis en fumée. A l’heure où je vous parle, je n’ai rien comme bétail, et même où cultiver’’, confie-t-il d’un ton triste.

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Les ménages demandent un soutien financier de l’Etat

Aux marchés de Goma, les prix des produits vivriers et agricoles ont augmenté. Certains ménages n’ont pas assez de ressources pour subvenir à leurs besoins. Les responsables des ménages sollicitent un soutien financier de l’Etat pour reprendre leurs activités comme avant.

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Al Kitenge, analyste économique, pense qu’il faut un nouveau plan d’aménagement de Goma pour éviter que la population de cette ville et ses environs ne soient encore une fois victime de l’éruption volcanique. Il souligne que c’est par le travail que l’économie de Goma et du territoire de Nyiragongo se relèvera.