La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a présenté sa feuille de route pour les prochaines échéances, tandis que plusieurs missions d’observation électorale congolaises dressent un bilan contrasté du cycle 2019-2023. Forces, faiblesses et perspectives.
« La CENI publie aujourd’hui cette feuille de route pour éviter l’impréparation et garantir l’efficacité de l’action électoral. Elle sert de repère à toutes les parties prenantes pour leur permettre de s’organiser et de prévenir la méfiance ou toute tentative de manipulation », a déclaré Denis Kadima, président de la Commission électorale nationale indépendante, le 7 avril.
En 2024, plusieurs missions d’observation électorale congolaises ont publié leurs rapports sur le déroulement des élections du cycle 2019-2023. Parmi elles figurent la Synergie des missions d’observation citoyenne des élections (SYMOCEL), la Mission d’observation électorale de la Conférence épiscopale nationale du Congo et de l’Église du Christ au Congo (CENCO-ECC), ainsi que Regard Citoyen.
Les élections se sont tenues dans le délai constitutionnel, et aucun candidat à la présidentielle n’a été exclu, malgré un contexte tendu, notamment autour du débat sur la nationalité de certains candidats. Cette régularité est considérée comme une « force » du dernier cycle, selon plusieurs missions d’observation. Cependant, ces organisations ont aussi pointé des « faiblesses » : l’absence de consensus dans la désignation des membres de la CENI, ainsi qu’un déficit de transparence.
L’un des principaux défis reste la logistique. Le déploiement du matériel électoral sur l’ensemble du territoire a été compliqué, en grande partie à cause du mauvais état des voies de communication. Les observateurs ont aussi noté la faible participation des jeunes et des femmes en tant que candidats, ainsi qu’un climat tendu, émaillé de violences dans certaines régions. Plusieurs recommandations ont été formulées en vue d’organiser de « meilleures » élections à l’avenir. Elles portent notamment sur la nécessité d’un consensus autour de la CENI, la suppression du seuil électoral, ou encore la possibilité de confier l’organisation des scrutins au ministère de l’Intérieur.
La tendance sera-t-elle inversée ? Les regards sont désormais tournés vers les prochaines échéances électorales. Écoutez ce magazine sur le bilan des élections en République démocratique du Congo (RDC) en français, kikongo, lingala, swahili et tshiluba.