🎧 Face aux conflits intercommunautaires, des structures humanitaires s’engagent pour renforcer le dialogue et la rĂ©conciliation

En RDC, les conflits intercommunautaires, souvent alimentés par des différends fonciers, dégénèrent régulièrement en attaques meurtrières. En 2023, des affrontements entre les communautés Mbole et Lengola ont causé la mort d’environ 700 personnes. Aujourd’hui, plusieurs organisations humanitaires locales s’investissent pour réunir les communautés rivales autour d’une même table.

La province de l’Ituri reste particulièrement connue pour le conflit opposant, depuis plusieurs décennies, les communautés Hema et Lendu autour du contrôle des terres. Pole Institute, un institut de recherche-action spécialisé dans la médiation, la formation, le plaidoyer et le peacebuilding, joue un rôle actif dans la résolution de ces tensions. En juin 2023, par exemple, les communautés Nande et Lessi ont scellé la paix sous son auspice à Komanda.

« Les conflits entre les communautés en RDC sont souvent les disputes autour des terres, des ressources, mais aussi une question d’identité », explique Bachweki Basia, chargé de projet de Pole Institute à Bunia. « Au cours des dialogues, il y a souvent des nerfs qui surchauffent et il y a des parties qui claquent la porte. Mais nous conscientisons pour qu’on aboutisse à un accord à la fin », ajoute-t-il.

Ces initiatives se multiplient dans une province toujours confrontée à l’insécurité armée, alimentée par l’émergence de milices communautaires. Femme en action pour le développement multisectoriel (FADEM), une organisation humanitaire locale engagée dans la pacification, notamment dans les territoires de Djugu et d’Irumu, a également œuvré à la résolution de conflits entre Hema et Lendu, notamment à Mandu, dans le territoire de Djugu. « Ils ont dialogué, puis se sont serré les bras. Un moment fort vécu à Mandu », témoigne Georgine Kitatu, coordonnatrice de la FADEM.

Les humanitaires interviennent aussi auprès des personnes ayant fui les violences intercommunautaires. C’est le cas du consortium d’ONG soutenu par le Fonds national des réparations des victimes (FONAREV), qui vient en aide aux déplacés du conflit Mbole-Lengola à Kisangani (Tshopo), ou encore d’une autre structure qui prend en charge les enfants déplacés du conflit Teke-Yaka dans la ville de Bandundu (Kwilu).

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