Plus de 28 millions de personnes en RDC sont confrontées à l’insécurité alimentaire aiguë, dont près de 4 millions en situation d’urgence. Conflits armés, routes délabrées, flambée des prix : les causes de cette crise sont multiples et touchent aussi bien l’Est du pays que des zones agricoles comme le Kasaï et l’Équateur.
Malgré son grand potentiel agricole, la République démocratique du Congo (RDC) ne couvre pas les besoins alimentaires de sa population. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), plus de 28 millions de personnes sont actuellement en situation d’insécurité alimentaire aiguë à travers le pays, dont près de 4 millions dans un état d’urgence alimentaire. La situation est particulièrement critique dans le Tanganyika, l’Ituri, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, dévastés par des années de conflits armés.
À elles seules, ces quatre provinces comptent 10,3 millions de personnes vivant dans des conditions alimentaires critiques. À Bunia, chef-lieu de l’Ituri, les déplacés internes survivent sans assistance humanitaire depuis plus de deux ans. « Nous vivons grâce à la charité des passants », témoigne une femme déplacée rencontrée par notre correspondant Freddy Upar.
Récemment en visite dans cette province, la Directrice exécutive du PAM a réitéré l’engagement de l’agence onusienne à renforcer l’aide humanitaire. De son côté, le gouvernement local continue d’appeler à la paix pour permettre le retour des populations déplacées.
Le Kasaï-Oriental (centre) n’est pas épargné. La hausse vertigineuse des prix des denrées, aggravée par l’état désastreux des routes, freine l’accès aux produits agricoles. À Mbuji-Mayi, un nombre important d’enfants souffrent de malnutrition. En 2020, la zone de santé de Lukelenge a enregistré plus de 2 500 cas de malnutrition aiguë chez les enfants de moins de cinq ans.
« Il y a un vrai paradoxe. Nous avons des rivières, des forêts, et pourtant la population meurt de faim. »
Un habitant de Mbandaka.
La province de l’Équateur, malgré son fort potentiel agricole et piscicole, connaît également une insécurité alimentaire croissante. Selon le service de nutrition de l’Hôpital général de Wangata à Mbandaka, au moins quatre enfants sont diagnostiqués malnutris chaque jour. « Il y a un vrai paradoxe. Nous avons des rivières, des forêts, et pourtant la population meurt de faim », déplore un habitant de Mbandaka.
En mai 2025, des dizaines de cas de malnutrition y ont encore été recensés. Toutefois, des aides ciblées ont été mises en place : 3 000 ménages vulnérables ont reçu une assistance gouvernementale composée d’aliments enrichis.
Malgré les efforts humanitaires, les réponses restent insuffisantes. La population appelle à une relance massive de l’agriculture, à l’amélioration des infrastructures et à un soutien accru des partenaires humanitaires. En attendant, des organisations comme le PAM, Action contre la Faim, et d’autres continuent d’intervenir sur le terrain.