La participation politique des femmes progresse lentement en RDC© DR
Joëlle Bile et Marie-Josée Ifoku sont les deux femmes candidates à la présidentielle du 20 décembre en RDC.

La participation politique des femmes progresse lentement en RDC

Malgré les textes de loi sur la parité, les femmes restent minoritaires sur les listes électorales.

Si plusieurs estimations affirment que les femmes sont majoritaires au sein de la population congolaise. Pourtant, leur participation dans la politique reste faible. Lors du cycle électoral de 2018, les candidatures des femmes aux législatives nationales et provinciales représentaient seulement 11 %. Selon la Commission électorale nationale indépendante (CENI), elles ont atteint 17 % aux législatives nationales et 28 % aux provinciales pour les scrutins du 20 décembre 2023. Une progression encore lente selon plusieurs mouvements féminins.

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Cette fois, certains regroupements politiques ont essentiellement misé sur la femme. À Matadi, chef-lieu de la province du Kongo-Central (ouest), le Regroupement des démocrates Tshisekedistes est parmi les rares structures politiques qui n’ont aligné que des femmes sur les listes aux législatives nationales. Pour Didier Tamasala, le rapporteur provincial de ce parti, cette décision vise à « lutter contre la discrimination de la femme et à la remettre dans ce qui lui revient de droit ».

Barrières culturelles et manque de volonté politique

Selon les organisations féminines, la percée de la femme en politique se heurte notamment aux préjugés culturels. Mapendo Lenganayiso, assistante au programme à la Solidarité féminine pour la paix et le développement intégral (SOFEPADI) pointe le « manque de soutien de maris pour leurs épouses engagées en politique ».

Faida Mwangilwa, ancienne ministre du genre et membre du collectif Rien sans les femmes, accuse, quant à elle, le manque de volonté du législateur. « La représentation de la femme dans les institutions, ce n’est pas une faveur. C’est une question de droit. Nous devons résoudre ce problème en passant par des dispositions contraignantes », martèle-t-elle.

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Lueur d’espoir aux municipales

Pour la première fois depuis environ quarante ans, les Congolais éliront aussi les conseillers communaux. Pour cette élection, la commission électorale a enregistré 43 % de candidatures féminines. Un record. Mais le chemin est encore long du côté de la présidentielle. Sur les vingt-six candidats, il n’y a que deux femmes : Joëlle Bile et Marie-Josée Ifoku.