Le Rwanda repousse la signature d’un accord de paix avec la RDC

Alors qu’un accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda était attendu pour la mi-juin, Kigali a annoncé un report pendant que les discussions se poursuivent à Washington pour « réaliste et gagnant-gagnant ».

Un possible accord de paix entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC), envisagé pour la mi-juin, ne sera pas signé à ce stade, a déclaré samedi 14 juin le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe. « Aucun accord de paix ne sera signé ce dimanche 15 juin 2025 à Washington », a-t-il écrit sur son compte du réseau social X.

« La mi-juin était en effet l’objectif initial pour la signature de l’accord à la Maison Blanche, mais il a dû être adapté à la réalité des négociations », a ajouté Nduhungirehe. Le chef de la diplomatie rwandaise a affirmé qu’« après plusieurs échanges de courriels entre fonctionnaires américains, congolais et rwandais, les négociations physiques au niveau des experts commencent maintenant à Washington ». Objectif : « négocier un accord de paix global, réaliste et gagnant-gagnant » qui, une fois prêt, sera soumis aux ministres des affaires étrangères pour approbation et aux chefs d’État pour signature.

En avril, lors de discussions avec les Etats-Unis, le Rwanda et la RDC avaient convenu de rédiger un accord de paix visant à mettre fin à la crise dans l’est congolais, accord dont la signature était initialement prévue pour mi-juin.

Le groupe armé du M23, qui selon les experts de l’ONU et les États-Unis a reçu un soutien militaire du Rwanda, a progressé rapidement dans l’est de la RDC depuis janvier, s’emparant de villes clés et de vastes zones de territoire lors de combats qui ont fait des milliers de morts.

Olivier Nduhungirehe a en outre mis en garde les parties concernées contre toute « divulgation malveillante d’informations unilatérales » à la presse, affirmant sur X que cela « pourrait compromettre le succès » du processus de négociations.

Ces propos interviennent quelques jours après le retrait du Rwanda du principal bloc économique d’Afrique centrale, au motif que l’organisation prendrait le parti de Kinshasa dans le conflit en cours. Le Rwanda nie tout soutien militaire au M23, mais affirme que sa sécurité est depuis longtemps menacée par des groupes armés dans l’est de la RDC, notamment les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDR), créées par d’anciens dirigeants hutus liés au génocide au Rwanda de 1994.

Depuis sa résurgence en 2021, le M23 s’est emparé de vastes territoires de l’est de la RDC, déplaçant des centaines de milliers de Congolais et déclenchant une crise humanitaire généralisée. De nombreux cessez-le-feu ont été conclus et rompus au cours des quatre dernières années.

 Studio Hirondelle RDC, avec AFP