🎧 A Kinshasa, le sculpteur Christophe Meko capture l’histoire en grand format

Discret mais incontournable, Christophe Meko est l’auteur de plusieurs monuments emblématiques de Kinshasa. Du monument Paix et Liberté à celui du Soldat congolais, ce sculpteur monumentaliste conjugue talent, foi et ingéniosité pour inscrire son art dans l’histoire de la capitale congolaise.

Discret et effacé, Christophe Meko, 55 ans, est pourtant l’un des sculpteurs monumentalistes les plus influents de la République démocratique du Congo (RDC). Ses œuvres, imposantes et symboliques, parsèment les lieux emblématiques de la mégapole kinoise : le monument Paix et Liberté en hommage à Nelson Mandela, érigé près de l’avenue de la Justice, non loin du boulevard du 30 Juin ; le monument de la Réconciliation, dressé entre le Palais du peuple et le Stade des Martyrs ; ou encore, plus récemment, le monument du soldat congolais à la Place Forescom.

Alors qu’il n’a que 21 ans et qu’il est encore étudiant à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, Christophe Meko remporte, en 1991, le concours national pour la réalisation du monument à Nelson Mandela, qui a reçu au cours de la même année le Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, décerné par l’UNESCO, qui récompensait ses efforts pour mettre fin au système de l’apartheid et ouvrir la voie à une transition démocratique pacifique en Afrique du Sud. Deux ans plus tard, il enchaîne avec le monument de la Réconciliation, réalisé dans le cadre de la Conférence nationale souveraine de 1993. Ce double coup d’éclat le propulse parmi les grands noms de la sculpture congolaise, aux côtés de figures comme Alfred Liyolo.

Fondateur du bureau d’études Meko International, spécialisé en arts et design, il s’impose depuis comme le statuaire de référence à Kinshasa. Lorsqu’on l’interroge sur sa réussite, il répond dans un éclat de rire : « Chez nous, dans ma famille, ce n’est pas le test ADN qu’on vérifie, c’est le test artistique ! ». Son succès repose aussi sur son sens de l’innovation. En 1999, lorsqu’il remporte le concours pour le logo officiel de la ville de Kinshasa, il est le seul candidat à avoir mis en valeur le grand palmier Malebo, un arbre emblématique lié à l’histoire de la capitale. Pour Meko, son parcours s’explique autant par le travail que par la foi : « Il n’y a pas que le talent, dit-il. Il y a aussi la grâce de Dieu ».

Christophe Meko est l’invité culture de ce numéro de l’émission Sosola Lelo