Selon le responsable du Service de lutte antimines des Nations unies (UNMAS) dans le territoire de Walikale (Nord-Kivu), une grande quantité d’engins de guerre non explosés se trouve dans les zones sous occupation du mouvement armé Alliance Fleuve Congo/Mouvement du 23 Mars (AFC/M23). Armes légères, grenades et autres engins explosifs sont souvent abandonnés par les belligérants, causant blessés et morts parmi la population.
Le ministère de l’Intérieur, à travers la Commission nationale de contrôle des armes légères et de petits calibres (CNC-ALPC), et l’UNMAS mènent des opérations de déminage pour assainir l’environnement dans les territoires de Walikale, Masisi et Butembo. Ils sensibilisent également la population à la prudence.
Depuis mai 2023, l’UNMAS appuie le gouvernement congolais et la Monusco dans la gestion des engins explosifs, armes et munitions. Objectif : protéger les populations. Avec ses partenaires, l’UNMAS a organisé des séances d’éducation sur les risques dans neuf territoires du Sud-Kivu, du Nord-Kivu et de l’Ituri. Grâce au financement de l’agence coréenne KOICA, plus de 200 000 personnes, en majorité déplacées de guerre, ont été sensibilisées, soit une amélioration de 48 % en matière de connaissances et de prévention. Des messages radio quotidiens ont aussi été diffusés en sept langues jusqu’en novembre 2024. Parmi les bénéficiaires, 1 207 sont des personnes en situation de handicap.
En août dernier, un jeune homme est mort à Kichanga (territoire de Masisi, Nord-Kivu) après avoir ramassé un engin explosif en forme de bouteille. Aucune opération de déminage n’y avait encore été menée. Jean Lunyere, point focal de l’UNMAS, a annoncé des investigations sur les sites identifiés avant de lancer des opérations.
À Walikale-Centre, en revanche, un travail de déminage est en cours depuis juin. La CNC-ALPC a initié une campagne de sensibilisation sur les risques liés aux restes explosifs de guerre. Depuis son lancement, plus de 600 kilos d’explosifs de différents types ont été collectés grâce à la collaboration de la population.
« Nous sommes dans un processus appelé »Walikale zéro explosif », dans le cadre de la lutte contre la prolifération des armes légères, de leurs munitions et de leur utilisation abusive. La population vit dans l’ignorance et ramasse parfois des engins explosifs en pensant qu’il s’agit de jouets, alors que c’est un danger. Mais nous avançons à pas de tortue », explique Clément Kubuyu Ndole, chef de poste principal de la CNC-ALPC. « Nous avons déjà récupéré certains engins dans les quartiers grâce aux messages diffusés dans les radios locales. Nous demandons à la population de nous appeler dès qu’un engin est découvert. Nous nous chargeons de le récupérer et de l’acheminer vers un dépotoir en attendant sa destruction par les organisations compétentes », ajoute-t-il.
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