25 civils tués par les ADF à Ntoyo ont été enterrés ce mercredi

Quelque 25 civils tués dans l’est de la RDC dans une sanglante attaque des rebelles ADF, qui a fait au moins 71 morts dans la nuit du 8 au 9 septembre, ont été enterrés mercredi dans le village de Ntoyo, a constaté un journaliste de l’Agence France Presse (AFP).

Ce mercredi matin, quelques heures avant des enterrements organisés à la hâte et sous une pluie battante, plusieurs corps gisaient encore sur le sol tandis que des jeunes s’activaient à creuser des tombes sous la garde de militaires congolais, a constaté l’AFP.

Des proches ont accusé les autorités d’« inaction ». Des militaires congolais occupent une position à une dizaine de kilomètres du lieu de l’attaque, dans la cité minière de Manguredjipa, mais ne sont pas intervenus à temps, selon des sources locales et sécuritaires. « Il est incompréhensible que malgré la présence de militaires, l’ennemi continue à tuer la population », s’est insurgé auprès de l’AFP Samuel Kakule, président de la société civile locale. Les ADF avaient déjà attaqué plusieurs localités dans la même zone, entre le 13 et le 14 août, tuant plus de 40 personnes.

Depuis fin juillet et après plusieurs mois de relative accalmie, les Forces démocratiques alliées (ADF), qui ont prêté allégeance au groupe Etat islamique, ont perpétré des exactions meurtrières contre des civils dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Plus de 150 civils ont été tués dans des massacres répétés, selon un décompte de l’AFP.

L’est de la RDC, où une multitude de groupes armés et de milices sont présents, est en proie à des violences depuis 30 ans. Ces derniers mois, le groupe antigouvernemental M23 soutenu par le Rwanda s’est emparé de vastes pans de territoires au Nord-Kivu et au Sud-Kivu.

Au Nord-Kivu et dans la province de l’Ituri (nord-est), les rebelles ADF sèment la terreur dans des régions mal desservies et isolées, où l’armée ougandaise est déployée aux côtés des forces congolaises depuis 2021, sans parvenir à endiguer les violences. 

Après des offensives éclairs entre janvier et février, le M23, soutenu par le Rwanda ainsi que son armée contrôle désormais les villes de Goma et Bukavu, et a entamé des négociations avec le gouvernement de Kinshasa, poussé par de récentes initiatives diplomatiques notamment du Qatar et des Etats-Unis.

La signature d’un accord de principe n’a toutefois pas amélioré la situation sécuritaire et humanitaire sur le terrain.

Studio Hirondelle RDC avec AFP