Une des figures incontournables de l’humour congolais à la télévision, Dauphin Bulamatadi a su faire rire les téléspectateurs pendant plus de deux décennies. De ses débuts comme imitateur du Maréchal Mobutu à la présentation de l’émission culte B-One Show, en passant par ses rêves de scène freinés par le manque de soutien des autorités culturelles du pays, l’humoriste revient sur son parcours dans l’émission Sosola Lelo.

Tout petit, Dauphin Bulamatadi se distinguait déjà par son talent d’imitation du maréchal Mobutu. Un talent qu’il mettra à profit dans les années 2000 en lançant 100 % blagues, une émission humoristique née de l’explosion des chaînes de télévision privées à Kinshasa. « Le goût est venu avec la création des chaînes de télévision vers ces années-là. Avec cette émission, j’ai traduit en lingala des films comme Tom et Jerry, Un prince à New York, Le Roi Lion, sous une forme comique », se souvient-il lors de son passage à l’émission Sosola Lelo.

Humoriste à la télévision depuis plus de vingt ans, il gagne en notoriété grâce au B-One Show, qu’il anime depuis treize ans. Une émission qu’il a repris « après le départ de mon frère Daddy [Mayuma, ndlr], qui occupait ce créneau », explique-t-il. Ce programme, devenu un mélange de talk-show et de sketchs, a permis au public congolais de découvrir de nombreux talents. « C’est un don et une passion de donner la chance aux autres dans cette émission », ajoute Dauphin. De nombreux musiciens ont d’ailleurs défilé sur le plateau de B-One Show, parmi lesquels Fabregas, Gaz Mawete, Innoss’B ou encore Gally Garvey. Un tel parcours pousse à croire que sans la télévision, Dauphin Bulamatadi serait resté un parfait inconnu. « J’ai toujours eu cette envie d’exceller », confie-t-il.

Mais la scène ne l’a jamais quitté. En 2015, il fait partie des humoristes à participer à la troisième édition du festival Toseka. Avec ses compagnons Serge Nosso, Félix Kisabaka et Ronsia Kukiel, il lance Kinshasa Comedy, un projet visant à proposer des spectacles réguliers d’humour dans la capitale. Mais, l’initiative avorte, faute de soutien financier des autorités chargées de la culture. « On ne nous accompagne pas. Quand vous regardez du côté du Congo-Brazzaville, leur Palais des congrès est accessible aux artistes, ce qui est le contraire de notre Palais du Peuple. Le grand centre culturel a une facture très salée pour des culturels comme nous », déplore-t-il.

Ecoutez l’intégralité de son interview de Dauphin Bulamatadi dans ce nouveeau numéro de l’émission Sosola Lelo.