Ce qu’il faut retenir du gouvernement Suminwa II

Le gouvernement dit « resserré et d’ouverture » publié dans la nuit du 7 au 8 août 2025 compte 53 membres. Si quelques nouveaux visages font leur entrée, de nombreux anciens ont simplement changé de portefeuille.

Annoncé comme un gouvernement resserré, le deuxième exécutif de Judith Suminwa compte finalement 53 membres, contre 54 dans la précédente équipe. Un seul poste a donc été supprimé. Pourtant, 15 ministres ont été évincés, marquant le remaniement de l’équipe gouvernementale.

Constant Mutamba ne revient pas au ministère de la Justice. Après avoir démissionné de son poste le 18 juin dernier pour se rendre disponible à la justice, il est actuellement jugé devant la Cour de cassation pour détournement de fonds publics.

Comme lui, plusieurs membres qui ont intégré le gouvernement en juin 2024 sont également débarqués : Teddy Lwamba des Ressources hydrauliques et de l’Électricité, Kizito Pakabomba des Mines, Ephraïm Akwakwa du Travail et Emploi, Chantal Shambudes Droits humains, Nathalie Aziza des Affaires sociales. Léonie Kandolo quitte également son poste de ministre du Genre, Didier Mpambiacelui du Tourisme. Deux ministres délégués sont également évincés. Il s’agit de Bestine Kazadi,en charge de la Francophonie, Didier Tenge Te Litho, chargé de la rénovation de la ville.

Enfin, quatre vice-ministres sur les dix du précédent gouvernement sont mis out. Il s’agit de Samy Adubango de la Défense, Godard Motemona des Mines, Wivine Moleka des Hydrocarbures et Jean-Pierre Kezamudrode l’Éducation nationale.

Ces 15 ministres évincés ont été remplacés par 11 nouveaux visages et trois qui retrouvent un poste ministériel après avoir déjà été au gouvernement. Nommé vice-Premier ministre en charge du Budget, Adolphe Muzito Fumutshi retrouve un fauteuil qu’il a déjà occupé entre 2007 et 2008. Ce retour au gouvernement intervient 13 ans après puisqu’il a été par la suite Premier ministre jusqu’en 2012.

Les deux autres ont été ministres dans un passé récent. José Mpanda Kabanguretrouve le gouvernement tout juste une année après l’avoir quitté. Ministre de la Recherche scientifique puis de l’Agriculture entre 2019 et 2024, il est désormais ministre de la Poste et télécommunications. Justin Kalumba Mwana Ngongo fait également son grand retour, nommé au ministère de l’Entrepreneuriat et développement des Petites et moyennes entreprises, un poste qu’il avait déjà occupé entre 2019 et 2021 sous Ilunga Ilunkamba.

Des nouveaux visages

Onze figures intègrent l’Exécutif national pour la première fois. Sur la liste figure notamment Guillaume Ngefa Atondoko. Cet ancien fonctionnaire des Nations-Unies et cofondateur de la célèbre ONG de défense des Droits de l’Homme ASADHO est nommé ministre d’État à la Justice. Forestière et professeur des universités, Marie Niange Ndambo va diriger le ministère de l’Environnement et du Développement durable.

Deux députés nationaux intègrent le gouvernement : John Banza Lunda nommé aux Infrastructures et Travaux publics et Eliezer Ntambwe désigné ministre délégué en charge des Anciens combattants. Cette nomination a suscité tout de même une confusion. L’ordonnance lue à la télévision nationale renvoie à un certain Eliezer Ntambwe Kasongo alors que le député s’appelle plutôt Eliezer Ntambwe Mposhi. Sur le plan juridique, il ne s’agit pas de la même personne. Mais le parti du député a déjà demandé une correction, estimant qu’il s’agit bien de lui.

De gauche à droite, Guillaume Ngefa, Marie Niange, John Banza, Grâce Kutino et Flobibert Anzuluni

Ferdinand Massamba wa Massamba, député provincial du Tanganyika, est nommé au ministère de l’Emploi et du Travail. Micheline Ombahe Kalama est quant à elle nommée ministre du Genre, famille et enfant alors Grâce Emie Kutino, fille d’un célèbre pasteur connu pour son activisme politique sous Joseph Kabila, prend la tête du ministère de la Jeunesse et de l’Éveil patriotique. 

Candidat à la présidentielle de 2023 et ancien activiste dans le mouvement Filimbi, Floribert Anzuluni est nommé à l’Intégration régionale alors que Julie Mbuyi Shiku va diriger le ministère du Portefeuille. Sénatrice et fille de Modeste Bahati, Arlette Bahati Tito a été jointe au ministère de l’Environnement comme déléguée chargée de la Nouvelle Économie du Climat. C’est aussi le cas d’Angèle Bangasa, désignée déléguée à l’Urbanisme et Habitat, chargée de la politique de rénovation de la ville. Côté vice-ministres, un seul changement : Théodore Kazadi est nommé vice-ministre à l’Éducation nationale.

Les ministres maintenus mais permutés

Dans le gouvernement Suminwa II, certains membres ont été maintenus, mais  pas à leurs anciens postes. Il y a eu des permutations. Muhindo Nzangi Butondo passe du ministère du Développement rural à celui de l’Agriculture. Aimé Bojiquitte le Budget pour diriger le ministère de l’Industrie. Ève Bazaiba prend la tête des Affaires sociales, après avoir dirigé l’Environnement. Acacia Bandubola quitte les Affaires foncières pour les Hydrocarbures. Alexis Gisaro passe des Infrastructures et travaux publics à l’Urbanisme et Habitat.

Muhindo, Bandubola, Mutshail, N’sele et Bussa restent mais changent de portefeuille

Grégoire Mutshail quitte l’Agriculture pour le Développement rural. Guy Loando prend désormais en charge les Relations avec le Parlement, après l’Aménagement du territoire. Augustin Kibassa Maliba passe des PT-NTIC à l’Économie numérique. Louis Watum Kabamba quitte l’Industrie pour le ministère des Mines. Aimé Sakombi Molendo laisse les Hydrocarbures pour les Ressources hydrauliques et Électricité. Jean-Lucien Bussa Tongba passe du Portefeuille à l’Aménagement du territoire. Didier Mazenga quitte l’Intégration régionale pour diriger le Tourisme. O’neige Nsele monte du poste de vice-ministre des Finances à celui de ministre des Affaires foncières. Crispin Mbadu quitte l’Urbanisme et devient ministre délégué chargé de la Francophonie et de la Diaspora. Noëlla Ayeganagato passe du ministère de la Jeunesse au poste de vice-ministre des Affaires étrangères.