Dans l’Est de la République démocratique du Congo, des millions de personnes ont été contraintes de quitter leurs domiciles pour fuir la guerre. Alors que les discussions se poursuivent à Doha, capitale du Qatar, où le gouvernement et les rebelles de l’Alliance Fleuve Congo/Mouvement du 23 mars (AFC/M23) ont signé, le 15 novembre, un accord-cadre, la situation demeure précaire sur le terrain.
Le chemin vers un retour durable de la paix dans l’Est de la RDC semble davantage balisé avec la signature de cet accord-cadre entre le gouvernement et l’AFC/M23. En attendant un véritable accord de paix entre les deux parties, ce document définit le processus à suivre et pose les bases de futures négociations. Mais sur le terrain, le statu quo persiste pour l’instant. Les personnes déplacées, fuyant les combats, manquent de tout et demeurent en quête d’une aide humanitaire.
La réponse humanitaire tarde…
Dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, ils sont environ 2,3 millions, selon OCHA, ces déplacés internes ayant fui leur milieu de vie naturel depuis la recrudescence du M23. Certains autres ont abandonné leurs foyers pour se sauver de la barbarie des ADF dans le Grand Nord et en Ituri. En manque de nourriture, de soins de santé, d’eau potable et d’abris, ces déplacés se sentent abandonnés, notamment à Uvira, chef-lieu provisoire de la province du Sud-Kivu, où vivent des familles ayant quitté Bukavu après l’arrivée du M23.
« La vie à Uvira est trop difficile, avoir à manger est un problème sérieux. Nous pouvons en priorité demander l’assistance de nourriture et d’habillement », témoigne une femme déplacée installée dans le camp de Mangozi à Uvira.
… les structures locales en rescousse
Pendant ce temps, un plan de réponse humanitaire évalué à 2,54 milliards de dollars américains et mis en place en février dernier peine à mobiliser les fonds pour venir en aide à 11 millions de personnes dont 80 % fuient les hostilités.
En parallèle, des structures humanitaires locales tentent de venir en aide à ces déplacés, malgré les moyens très limités. C’est le cas d’ISPRON – Intégration sociale pour la promotion des nécessiteux – à Butembo qui participe depuis 20 ans à l’encadrement et l’orientation des personnes déplacées vers des familles d’accueil. De son côté, Frapros à Uvira œuvre à apporter un soutien en nourriture aux nécessiteux dans la région.
Tableau de la situation de ces déplacés de l’Est du pays dans ce magazine de Ngoma ya Kongo en français et en langues nationales.