En RDC, les partis politiques mobilisent leurs troupes pour les élections de décembre© Christian Mulumba Kalumba / SHRDC
A Kinshasa, de nombreux partis politiques ont leur siège sur l'avenue de l'Enseignement.

En RDC, les partis politiques mobilisent leurs troupes pour les élections de décembre

Dans les quartiers généraux des partis politiques, l’heure est aux derniers réglages avant la compétition électorale prévue le 20 décembre.

 

La tenue des élections se précise en République démocratique du Congo (RDC). Des candidats aux différents scrutins se préparent aux échéances du 20 décembre. Avec la bénédiction de leurs partis ou regroupements politiques, les différents prétendants se mobilisent et mobilisent leurs bases. L’objectif : remporter la victoire. Dans la circonscription électorale de Lukunga à Kinshasa, un candidat du regroupement Alliance des forces démocratiques du Congo et alliés (AFDC-A) réunit, en sa résidence, ses potentiels témoins pour les législatives à venir. Ils doivent apprendre le travail qu’ils sont censés accomplir le jour du vote. « On sera là pour voir comment les votes vont se passer. Nous serons là après les votes pour faire une photo des procès-verbaux de votes pour nous rassurer du nombre de voix que notre candidat va gagner ce jour-là », explique l’un des témoins que propose l’équipe du candidat Chris Mukendi.

 

La transparence des élections

La présence des témoins dans les bureaux de vote est importante pour garantir la transparence des élections, estime Norbert Yamba Yamba, analyste politique et spécialiste des questions électorales. « Les uns et les autres doivent s’organiser pour faire le monitoring, c’est-à-dire surveiller les élections en ayant des témoins dans différents bureaux de vote. C’est maintenant ou jamais qu’il faut préparer tout ça », énonce-t-il. Cependant, cet analyste politique fustige le manque d’offre politique en termes de programme de la part des candidats. Il redoute que les électeurs se trompent le jour des scrutins.

 

Les femmes, 17 % de candidats aux législatives

Fin septembre, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a la liste définitive des candidats à la députation nationale. Les femmes représentent 17 % de postulants à l’échelle nationale. A Kolwezi, la capitale de la province du Lualaba dirigée par une femme, les élections du 20 décembre, les législatives entre autres, sont quasiment sur toutes les lèvres. Pour cette ville plus connue pour son activité minière, 193 personnes dont 34 femmes figurent sur la liste définitive des candidats à la députation nationale. Trois sièges sont à pourvoir. Des femmes issues de différents milieux, de la société civile notamment, ont rejoint des partis politiques et figurent sur les listes de ces derniers comme candidates. Elles se préparent déjà pour la conquête de l’électorat.

 

Seuil de recevabilité de listes

La nouvelle loi électorale promulguée en juin 2022 comporte quelques innovations parmi lesquelles l’instauration du seuil de recevabilité pour les partis et regroupements politiques. Selon cette disposition, pour qu’une liste soit recevable, le nombre de candidats qui y figurent doit équivaloir à au moins 60 % de sièges à pourvoir. Tous les scrutins doivent respecter cette mesure, exceptée la présidentielle. N’ayant pas atteint ce seuil, une cinquantaine de formations politiques ont été recalées. En ce qui concerne les législatives, à l’exception de ceux qui ont été repêchés conformément à l’arrêt de la Cour constitutionnelle, les partis et regroupements éliminés ne pourront pas présenter des candidats aux scrutins du 20 décembre. Même si l’heure n’est pas encore à la campagne électorale (qui débutera le 18 novembre, ndlr), de nombreux candidats communient avec leurs bases par des rencontres ponctuelles.