Les Congolais iront aux urnes le 20 décembre pour quatre scrutins© John Bompengo / Radio Okapi
Des urnes utilisées par la CENI lors des élections précédentes.

Les Congolais iront aux urnes le 20 décembre pour quatre scrutins

Contrairement aux trois éditions précédentes, cette fois, la République démocratique du Congo (RDC) organise à la fois la présidentielle, les législatives, les provinciales et les municipales.

En 2006, les Congolais se sont rendus aux urnes pour les premières élections démocratiques depuis l’indépendance en juin 1960. Après les élections de 2011 et 2018, le pays est donc à son quatrième cycle électoral. La commission électorale nationale indépendante (CENI) organisera quatre scrutins le 20 décembre 2023.

 

Présidentielle à un tour

Les citoyens en âge de voter vont se choisir le président de la République pour les cinq prochaines années. Le chef de l’Etat est élu au suffrage universel direct et à la majorité simple des suffrages exprimés. Pour la troisième fois consécutive, ce scrutin sera à un seul tour. C’est-à-dire que le candidat qui arrive en tête sera proclamée vainqueur, même s’il obtient moins de 50 %. Et le président de la République est le garant de la nation et du bon fonctionnement des institutions.

 

Il y aura également les législatives qui permettront de voter les députés nationaux qui siégeront à l’Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement qui compte 500 sièges. Le député national représente la circonscription qui l’a élu. Il légifère et exerce un contrôle sur les actions du Gouvernement et sur les entreprises publiques notamment. Il est élu au suffrage direct et ses deux suppléants le remplacent selon l’ordre établi, notamment en cas de décès, de démission ou d’incompatibilités prévues par la loi électorale.

 

Dans l’agenda de la commission électorale figurent aussi les élections provinciales. Comme les députés nationaux, les provinciaux sont de même élus au suffrage direct. Plus tard, ils éliront à leur tour les gouverneurs de province et les sénateurs. Ils sont secondés par deux suppléants qui les remplacent dans les mêmes conditions que pour les députés nationaux. Ces élus doivent exercer un contrôle sur l’exécutif provincial.

 

Les élections municipales qualifiées d’« arriérées »

Ce scrutin est considéré comme  « arriéré » des processus précédents. En effet, depuis les premières élections démocratiques du Congo indépendant en 2006, les élections au niveau local n’ont jamais été organisées. Les conseillers municipaux ou communaux vont siéger au Conseil municipal pour un mandat de cinq ans. La circonscription électorale pour ces derniers est la commune. Leur mission sera entre autres de délibérer sur les questions d’intérêt local, de veiller à l’entretien des routes et sur l’hygiène, mais aussi d’organiser et de gérer les parkings.

 

Ces élections municipales suscitent un intérêt à travers le pays. « C’est la restauration de la redevabilité, c’est aussi la restauration du pouvoir du peuple… Le processus des élections rend à la population son rôle de souverain primaire », estime Luc Lutala , spécialiste des questions électorales. « Depuis le temps des Belges (colonisation, ndlr), on n’a jamais connu ces élections… Là, c’est la population qui a un mot. Ce n’est plus de la nomination, parce que là, ils vont aussi rendre compte », soutient Bernadette Kindumba, formatrice sur les élections, basée à Bandundu dans la province de Kwilu.

 

Cependant, pour cette année, ce scrutin ne sera organisé que dans les chefs-lieux de province. Pour justifier cette décision, les autorités ont évoqué des problèmes liés aux conflits fonciers et coutumiers. Une mesure qui n’enchante pas du tout les candidats qui s’étaient déjà déclarés.