Le ministre de la Justice Guillaume Ngefa lance des poursuites pour des fraudes minières

Selon un communiqué, il a ordonné, mardi 28 octobre, des poursuites judiciaire pour des fraudes et actes de contrebande dans les périmètres miniers exploités par les groupes Glencore et Eurasian Resources Group (ERG), dans le sud-est du pays.

Cette injonction, adressée au procureur près la Cour de cassation et à l’auditeur général des Forces armées, fait suite aux recommandations d’une mission d’enquête menée par la Commission nationale de lutte contre la fraude minière (CNLFM) entre juillet et août 2025 dans la province de Lualaba.

Dans un communiqué transmis à l’Agence France Presse (AFP), le ministre Guillaume Ngefa a réaffirmé la politique de « tolérance zéro à l’égard de la fraude minière, de la corruption et de toute spoliation des ressources nationales », et a ordonné « d’engager les procédures judiciaires (…) contre toutes les personnes physiques et morales impliquées, sans distinction de rang, de fonction ou de nationalité ».

Selon le rapport consulté par l’AFP, les périmètres miniers de Kamoto Copper Company (KCC), filiale de Glencore, et ceux d’ERG sont « régulièrement envahis par des groupes d’exploitants artisanaux et illégaux, souvent équipés d’engins lourds et opérant sous la protection d’hommes en uniformes ». Ces intrusions « perturbent gravement les opérations industrielles, compromettent la sécurité des travailleurs et exposent les entreprises à des pertes économiques considérables », souligne le document.  

L’enquête met en lumière un système de contrebande structuré, impliquant des complicités au sein de plusieurs services publics, des militaires – notamment de la Garde républicaine, unité chargée de la sécurité présidentielle – et des policiers.

Des documents de traçabilité et des autorisations sont délivrés de manière irrégulière, « facilitant la circulation frauduleuse des minerais », selon les enquêteurs. Ils ajoutent par ailleurs que les produits extraits illégalement sont acheminés vers des dépôts de transit à Kolwezi et Likasi (sud-est), avant d’être écoulés à travers des circuits non contrôlés, échappant à toute traçabilité et favorisant l’évasion fiscale.

Le rapport évoque également l’implication d’expatriés, notamment chinois et libanais, dans la sortie illicite de minerais sur certains sites. 

Géant suisse du négoce des matières premières, Glencore exploite les mines de cobalt dans le sud-est de la RDC. Comme lui, ERG, est un important groupe minier qui est également implanté dans la même zone du pays.   

Studio Hirondelle RDC, avec AFP