Emmanuel Macron clôture ce jeudi 29 octobre, aux côtés de ses homologues congolais Félix Tshisekedi et togolais Faure Gnassingbé, une conférence ministérielle à Paris destinée à accroître les financements et l’aide humanitaires à la région des Grands Lacs marquée par le conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). L’annonce a été faite mardi 27 octobre par l’Elysée.
« C’est une conférence à composante humanitaire. L’objectif principal est de montrer qu’il n’y a pas de crise oubliée. La RDC et les Grands Lacs doivent être au centre de l’attention internationale », a relevé un conseiller présidentiel. « Il est nécessaire de parler de paix, de dividendes de la paix, économiques mais il est aussi crucial à court terme de parler de réponses aux besoins humanitaires », a-t-il souligné.
La conférence – dite de « soutien à la paix et à la prospérité » des Grands Lacs – vise à accroître de « façon très significative » des « financements malheureusement très modestes », le plan de 1,2 milliard d’euros prévu pour la région n’étant couvert pour l’heure qu’à hauteur de 14%, a précisé le conseiller présidentiel sans donner d’objectifs chiffrés.
Se pose aussi la question de l’accès humanitaire avec la fermeture des aéroports dans l’est de la RDC à laquelle les participants vont essayer de « trouver des solutions », a-t-il ajouté.
Il s’agit aussi d’« entendre et faire entendre les voix des populations déplacées, réfugiées et de leur donner la possibilité de faire la lumière sur cette crise désastreuse très souvent oubliée à l’international », a poursuivi le conseiller.
La RDC compte huit millions de déplacés, dont un million supplémentaire en 2025, auxquels s’ajoutent 500.000 réfugiés en Ouganda, 100.000 au Rwanda et 100.000 au Burundi, a rappelé l’Elysée.
La conférence apportera aussi un « soutien aux efforts de paix », avec les médiations de l’Union africaine via le président du Togo, américaine entre le Rwanda et la RDC et qatarie entre la RDC et le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda.
L’est de la RDC, région riche en ressources naturelles frontalière du Rwanda, est en proie à des conflits depuis plus de 30 ans. Les violences se sont intensifiées depuis janvier avec la prise des grandes villes de Goma et Bukavu par le groupe armé antigouvernemental M23.
Kinshasa et le M23 ont signé une déclaration de principe à Doha le 19 juillet, dans laquelle les deux parties ont réaffirmé « leur engagement en faveur d’un cessez-le-feu permanent », dans la foulée de la signature d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda à Washington fin juin. Mais sur le terrain, les violences se poursuivent.
Studio Hirondelle RDC, avec AFP