Le Rwanda a annoncé son retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) le 7 juin, accusant l’organisation de pencher en faveur de la République démocratique du Congo (RDC) dans la gestion du conflit à l’est du pays.
Le Rwanda s’est retiré de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), dénonçant une « dérive » de cette organisation en faveur de la République démocratique du Congo, sur fond de conflit dans sa partie est. Les combattants du groupe armé M23, qui selon des experts de l’Organisation des Nations unies (ONU) et des États-Unis bénéficient d’un soutien militaire rwandais, ont réalisé des avancées rapides dans l’est de la RDC depuis janvier, s’emparant de villes clés telles que Goma (Nord-Kivu) et Bukavu (Sud-Kivu) et de vastes territoires dans des affrontements qui ont fait des milliers de morts.

Une partie de la communauté internationale, notamment la Belgique, ancienne puissance coloniale de deux pays voisins, critique ouvertement Kigali pour son appui au M23, accusé de multiples exactions.
Samedi 7 juin, la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC a prolongé d’une année supplémentaire le mandat du président équatoguinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogoa à la tête de l’organisation, alors que Kigali devait en prendre la tête.
« C’était chaud entre le ministre rwandais et celui de la RDC, qui dit que si le Rwanda prend la présidence, eux ne pourront pas se rendre au Rwanda pour les activités ou événements de la communauté. Le Burundi est aussi sur la même voie », avait confié à l’AFP un commissaire de la CEEAC sous couvert d’anonymat.
« Le Rwanda déplore l’instrumentalisation de la CEEAC par la RDC, avec le soutien de certains États membres. Cette dérive s’est une fois de plus manifestée lors du 26e Sommet ordinaire tenu aujourd’hui à Malabo, où le droit du Rwanda à la présidence rotative (…) a été délibérément ignoré pour imposer le diktat de la RDC », a dénoncé la diplomatie rwandaise dans un communiqué le 7 juin. « Par conséquent, le Rwanda ne voit aucune raison de maintenir son appartenance à une organisation dont le fonctionnement est désormais contraire à ses principes et son utilité », poursuit ce texte.
Il est « incroyable et inacceptable de constater » qu’alors que des efforts diplomatiques sont en cours entre Kigali et Kinshasa, la RDC « continue de se plaindre dans toutes les organisations régionales et internationales en accusant le Rwanda de ses propres turpitudes, sans parler de réclamer des sanctions », a justifié le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, sur X.
Les présidents rwandais et congolais, Paul Kagame et Félix Tshisekedi, se sont rencontrés mi-mars au Qatar pour discuter d’un possible cessez-le-feu. Les deux pays sont également engagés dans des discussions facilitées par les États-Unis.
Studio Hirondelle RDC, avec AFP