🎧 RDC : la fin des subventions américaines plonge les réfugiés centrafricains de Mole dans une crise humanitaire

La cessation des subventions américaines pour l’aide humanitaire marque la fin de plus de soixante ans de coopération au développement, avec des conséquences majeures sur de nombreux programmes. En République Démocratique du Congo, plusieurs secteurs clés tels que la santé, l’alimentation, l’accès aux services de base et le soutien aux réfugiés sont directement touchés. Ce désengagement américain, combiné à une baisse de l’aide européenne, provoque une crise sans précédent.

À Mole, une localité située à 35 km de Zongo dans le territoire de Libenge (Sud-Ubangi), un camp accueille depuis 2013 plus de 15 000 réfugiés centrafricains. Le site a connu des afflux massifs en 2014, 2020 et 2021. Mais depuis l’arrêt du financement américain fourni par l’USAID, les partenaires du Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR), comme l’Association pour le Développement Social et la Solidarité en Éducation (ADSSE) et Actions et Interventions pour le Développement et l’Encadrement Social (AIDES), peinent à poursuivre leurs activités.

Depuis le 1er juillet, plus aucune aide alimentaire n’a été distribuée aux réfugiés. « Cette décision du président américain a eu un impact négatif sur toutes nos activités, sur les bénéficiaires, mais aussi sur les bailleurs. Il n’y a plus de financement pour la plupart des projets », explique Arian Mutonké Mutu, chef d’antenne de l’ONG ADSSE. Les activités liées à la construction et à l’éducation formelle comme numérique sont également suspendues. « L’école que nous gérons dans le camp fonctionnait grâce au financement du HCR. Les enseignants bénéficiaient d’un budget annuel de 10 mois. Cette année, nous n’avons eu que 6 mois », ajoute-t-il.

Les populations, déjà fragilisées par les violences dans leur pays d’origine, subissent aujourd’hui le contrecoup de cette coupure. « Nous vivons difficilement. Certains réfugiés sortent du camp pour travailler comme domestiques. Nous n’avons pas d’activités comme la population locale. Certains meurent, d’autres sont malades sans prise en charge, c’est terrible. Nous demandons de l’aide, car nous souffrons beaucoup », témoigne Daoudou Mahamat, réfugié.

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