Au moins 89 personnes ont été tuées dans la nuit du 8 au 9 septembre dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), au cours de deux attaques simultanées menées par des rebelles ADF et visant principalement des civils.
Ces attaques ont été perpétrées par deux groupes des Forces démocratiques alliées (ADF), qui ont prêté allégeance au groupe Etat islamique, et ont été conduites dans deux villages de la province du Nord-Kivu distants d’environ 125 km.
A Ntoyo, au moins 71 personnes ont été tuées, selon un bilan communiqué mardi à l’AFP par des sources sécuritaires et locales. Mercredi, le bilan d’une seconde attaque également obtenu de sources sécuritaires et locales a fait état d’au moins 18 morts dans le village de Fotodu.
Après plusieurs mois d’une relative accalmie, les ADF ont tué plus de 150 civils depuis fin juillet dans des massacres répétés commis dans les provinces voisines du Nord-Kivu et d’Ituri. En août, les rebelles avaient déjà tué plus de 52 personnes dans la zone des dernières attaques.
La signature d’un accord de principe entre ce groupe armé antigouvernemental et Kinshasa, poussée par de récentes initiatives diplomatiques notamment du Qatar et des Etats-Unis, n’a pas amélioré la situation sécuritaire et humanitaire sur le terrain.
Les ADF « ont tué 18 personnes » dans la soirée du septembre dans le village de Fotodu, situé dans la province du Nord-Kivu à environ 25km au nord de la ville de Beni, a affirmé à l’AFP le 10 septembre Kinos Katuo, président de la société civile de locale. Le bilan a été confirmé par des sources sécuritaires.
Le même 10 septembre à Ntoyo, 25 victimes de l’attaque de lundi ont été inhumées sous une pluie battante, a constaté un journaliste de l’AFP.
Plusieurs corps gisaient encore dans ce village situé à une centaine de kilomètres au nord-ouest de la ville de Butembo, et quasiment vidé de ses habitants, tandis que des jeunes s’activaient à creuser des tombes sous la garde de militaires congolais. D’après des responsables locaux, la plupart des victimes ont été tuées par balles, ou brûlées dans leur maison, d’après des responsables locaux.
L’est de la RDC, où une multitude de groupes armés et de milices sont présents, est en proie à des violences depuis 30 ans. En dehors de la zone d’activité des ADF, le groupe antigouvernemental M23 soutenu par le Rwanda s’est emparé entre janvier et février de vastes pans de territoires dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu voisin.
Studio Hirondelle RDC avec AFP