🎧 A Kananga, les réfugiés de retour d’Angola vivent entre entre espoir et précarité

Revenus d’Angola après des années d’exil, des milliers de Congolais peinent à reconstruire leur vie à Kananga. Logement précaire, manque d’aide humanitaire, absence d’emploi : leur réintégration dans les sites aménagés reste un défi majeur, malgré les efforts du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Selon les Nations Unies, plus d’un million de personnes avaient fui les violences de la milice Kamuina Nsapu en 2016. Parmi elles, près de 30 000 Congolais ont trouvé refuge en Angola. Le processus de rapatriement, amorcé en 2019 grâce à la collaboration entre le HCR, les gouvernements de la RDC et de l’Angola, se poursuit encore aujourd’hui. Mais une fois de retour, ces exilés doivent faire face à une nouvelle épreuve : la réintégration dans une région qu’ils avaient quittée depuis longtemps, voire qu’ils n’avaient jamais connue. À Kananga, nombreux sont ceux qui vivent sans abri, sans activité génératrice de revenus, et peinent à subvenir à leurs besoins élémentaires. Les défis sont multiples : réduction de l’aide humanitaire, logement insuffisant, accès limité aux services de base.

Depuis 2022, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) tente de les accompagner à travers la construction de logements et la distribution d’aides à la subsistance. Deux sites de villagisation ont été aménagés en périphérie de Kananga : à Nkonko dans la commune de Nganza et à Tshilumba, dans celle de Katoka.

Mais ces efforts se heurtent à des contraintes majeures. La réduction de l’aide internationale, notamment américaine, freine les projets engagés. Le financement devient un obstacle pour pérenniser les actions lancées il y a trois ans. Dans ce contexte d’incertitude, ces retournés n’ont d’autre choix que de conjuguer résilience et espoir. Certains s’organisent en petits groupes d’entraide, d’autres lancent de modestes activités. Mais les inégalités persistent entre les deux sites de relogement, comme en témoignent les réfugiés eux-mêmes dans ce reportage.

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