Félix Tshisekedi a entamé son « ultime » mandat en s’engageant à ne plus répéter les erreurs du passé
Pour son second mandat, le président Félix Tshisekedi s'est engagé pour que les erreurs du passé ne se répètent plus. Crédit Photo : DR

Félix Tshisekedi a entamé son « ultime » mandat en s’engageant à ne plus répéter les erreurs du passé

Le dirigeant congolais a été investi samedi 20 janvier 2024 au stade des Martyrs, en présence de plus de 80 000 personnes. Le fils du célèbre opposant Etienne Tshisekedi a prêté serment devant la Cour constitutionnelle, avant de tenir son premier discours du quinquennat. Allocution au cours de laquelle il a déclaré vouloir éviter les erreurs de son premier mandat.

Il n’est encore que 6 h du matin quand de nombreux Congolais affluent au stade des Martyrs de Kinshasa pendant que d’autres s’y sont déjà installés. Enthousiastes, avec leurs drapeaux et drapelets tricolores en main, ils sont venus assister à la cérémonie d’investiture du président Félix Tshisekedi, 60 ans, réélu en décembre 2023 avec 73,47 %, loin devant ses principaux concurrents Moïse Katumbi (18 %) et Martin Fayulu (5 %) qui ont qualifié les élections de « simulacre » et appelé la population à manifester ce même 20 janvier.

C’est dans un édifice rempli au maximum de sa capacité de 80 000 personnes que le dirigeant congolais a fait son entrée. Pendant son tour du stade, Félix Tshisekedi a reçu les honneurs militaires, soutenus par les ovations du public.

@hirondellerdc

Le 20 janvier 2024, la capitale congolaise #kinshasa🇨🇩 s’est réveillée sous l’atmosphère de la cérémonie d’investiture du président félixtshisekedi, réélu en décembre 2023. Au moins 80.000 personnes ont assisté à cet événement au #stadedesmartyrs 🏟️

♬ son original – Studio Hirondelle RDC
Un programme autour de six axes

 
Après une prière œcuménique, le président de la République a prêté serment devant la Cour constitutionnelle. Pendant près d’une demi-heure, il a prononcé le premier discours de son second mandat, évoquant son slogan de campagne : un Congo plus unis, plus fort et plus prospère. Il a ensuite articulé sa politique autour de six axes principaux : la création d’emplois, la protection du pouvoir d’achat des ménages, la sécurité du territoire national, la diversification de l’économie, l’accès aux services de base tels que l’éducation et la santé, ainsi que le renforcement efficacité des services publics.

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Pour son « ultime mandat », M. Tshisekedi a pris l’engagement de rectifier les tirs dans sa gestion. « Tirant les leçons de l’expérience passée… je m’engage à user de tout ce qui est à mon pouvoir pour que les erreurs du passé ne se reproduisent plus », a-t-il déclaré. En effet, son premier quinquennat a entre autres été marqué par plusieurs dossiers de détournement des deniers publics parmi lesquels le célèbre « Procès 100 jours » qui a mis en cause Vital Kamerhe, alors directeur de cabinet du chef de l’Etat.

Dans son allocution, le président a également annoncé un financement de 7 milliards de dollars américains issus de la renégociation du contrat de la Sino-congolaise des Mines (Sicomines). Cette dernière exerce en RDC sur la base de la convention de collaboration relative au développement d’un projet minier et d’un projet d’infrastructures, signée entre le gouvernement congolais et un groupement d’entreprises chinoises en 2008. « L’épineuse question du désenclavement de nos territoires est parmi mes engagements, dont la solution en termes des financements vient d’être rendue possible notamment grâce à l’affectation prochaine des fonds issus de l’enveloppe obtenue dans le cadre de la renégociation du projet Sicomines et qui devrait atteindre un montant global de 7 milliards de dollars américains », a indiqué Félix Tshisekedi.

Une vingtaine de chefs d’Etat africains présents

Dix-sept chefs d’Etat africains en fonction ont répondu à l’invitation de Kinshasa : Denis Sassou Nguesso (Congo Brazzaville), João Lourenço (Angola), Évariste Ndayishimiye (Burundi), Hakainde Hichilema (Zambie), Faustin-Archange Touadéra (Centrafrique), Emmerson Mnangagwa (Zimbabwe), Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud), Ismaïl Omar Guelleh (Djibouti), Brice Oligui Nguema (Gabon), Adama Barrow (Gambie), Nana Akufo-Addo (Ghana), Umaro Sissoco Embaló (Guinée-Bissau), William Ruto (Kenya), Lazarus Chakwera (Malawi), Carlos Vila Nova (Sao Tomé-et-Principe), Macky Sall (Sénégal), Mahamat Idriss Déby (Tchad). Quatre chefs d’Etat honoraires ont également pris part à la cérémonie : Uhuru Kenyatta (Kenya), Hery Rajaonarimampianina (Madagascar), Jakaya Mrisho Kikwete (Tanzanie) et Olusegun Obasanjo (Nigéria). Les délégations de plusieurs autres pays étaient aussi présentes.  

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Dans son allocution, Félix Tshisekedi a salué et tendu la main à ses adversaires qui ont participé à la présidentielle de décembre 2023. « Vous avez, à juste titre, votre place dans la gouvernance de notre pays », a-t-il lancé à l’opposition. Le président a aussi exhorté le Parlement à rendre effectif le rôle de porte-parole de cette dernière. Ce rôle, pourtant constitutionnel, n’a jamais été effectif depuis les élections de 2006.